La dernière édition de cette modélisation est l'édition N°7
En croisant les composantes et facteurs du bien-être mental, du bonheur, de la bonne santé mentale, de la santé mentale au travail, de la santé mentale positive, je vous propose de mettre en exergue 13 facettes (1) d'une vie au travail qui contribuent potentiellement (2) au bonheur.
Le but de cette publication et des 13 publications à suivre est de
tordre le cou à l'idée que le bonheur au travail serait un oxymore.
Il s'agit aussi d'argumenter face aux partenaires sociaux qui ont tendance à considérer que ce n'est pas dans le rôle de l'employeur ni dans celui des représentants des salariés de viser le bonheur des individus au travail.
A travers chacune des 13 facettes que je développerai, je cherche à montrer que
le développement de facteurs contribuant au bonheur a aussi un impact positif sur le collectif, sur les conditions de travail et sur la performance durable (le qualificatif durable étant essentiel). En fait, c'est
gagnant-gagnant.
C'est aussi une façon de montrer qu'il n'y a
pas d'opposition sur le fond entre une vision qui part de l'amélioration des conditions de travail ou celle qui part de la construction du bonheur.
S'il me semble bien légitime que les partenaires sociaux ne veuillent ni ne puissent s'inscrire dans une obligation de résultats ou de moyens en terme de niveau de bonheur des salariés, ce n'est pas pour autant qu'ils ne pourraient pas se saisir des facteurs du bonheur dans leurs actions.
Il ne s'agit pas non plus de mettre le salarié dans une position d'attente passive en terme de bonheur au travail. Le bonheur au travail, comme la Qualité de Vie au Travail (QVT) relève d'une articulation judicieuse entre la responsabilité individuelle et les responsabilités collectives.
Les responsabilités collectives ne relèvent pas que des partenaires sociaux : plusieurs niveaux sont à interroger : l'équipe, le service, l'entité, les parties prenantes externes (clients, usagers, fournisseurs, partenaires, riverains, ...), la branche professionnelle, les organisations sur le même territoire, le département, la région, l'Etat, ... l'ONU.
L'ONU qui s'intéresse de près au bonheur depuis quelques années,
au même titre que l'OCDE.
Le bonheur n'a donc rien de folklorique, ni de fumeux, ni d'utopique. N'ayons pas peur de l'idée du bonheur au travail et prenons conscience que
des conditions particulières de la vie au travail contribuent au bonheur au travail et au bonheur plus généralement.
Chaque individu ayant bien entendu sa propre vision du bonheur (ou de son bien-être ou de tout concept approchant), ses propres attentes, ses propres stratégies et sa propre évaluation contrastée de son bonheur. Cette évaluation est en effet contrastée puisque le bonheur dépend de quantité de facteurs. Chacun de nous a sa propre pondération et sa perception unique.
Voici
sous forme de carte mentale les 13 facettes qui seront donc présentées plus précisément dans des publications à venir :
Ci-dessous également un
diaporama présentant rapidement chacune des facettes :
"13 facettes de la vie au travail pouvant contribuer au bonheur" de Olivier Hoeffel est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.
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Les autorisations au-delà du champ de cette licence peuvent être obtenues à http://www.lesverbesdubonheur.fr/.
Bien entendu,
il n'est pas question de considérer qu'une personne ne saurait être heureuse que si elle se sent de répondre positivement à TOUTES ces assertions.
Le bonheur, ce n'est définitivement pas du "tout ou rien". Par contre, ce qui me parait important c'est que
la vie au travail peut contribuer de manière multiple au bonheur. En précisant que face à un même contexte de vie au travail, deux personnes peuvent évaluer et apprécier différemment ce contexte et ressentir leur bonheur influencé positivement et négativement, plus ou moins ou pas, à travers ces différentes facettes.
Par exemple, 2 personnes face au même poste de travail ne vont pas forcément éprouver le même intérêt pour le travail induit.
Autre exemple : une personne peut se plaindre d'un manque de reconnaissance pour le résultat de son travail et l'autre non; et ceci, alors qu'elles ont le même niveau d'efficacité et qu'elles reçoivent le même niveau de reconnaissance. La deuxième étant plus dans le plaisir et dans une motivation intrinsèque, elle est moins en attente de reconnaissance.
A l'instar de la QVT, réfléchir et évaluer sa vie au travail à travers des dimensions multiples permet de prendre conscience de ce en quoi le travail apporte du bonheur, du bien-être, ... alors même que l'esprit peut être encombré par des difficultés dans le travail qui masquent les aspects positifs.
Si vous répondez OUI à une assertion, c'est que la facette concernée de votre vie au travail est un facteur protecteur/constructeur de votre bonheur, bien-être, ... indépendamment du fait que d'autres facettes peuvent l'impacter négativement.
Je consacrerai un article sur la façon dont chacune et chacun peut agir individuellement et collectivement après qu'elle.il se soit questionné relativement à chacune de ces assertions.
Là aussi, à l'instar de la QVT, la première façon d'agir sur son bonheur au travail me semble bien être l'auto questionnement. Les 13 assertions que je vous propose ici constituent un moyen d'entreprendre cet auto questionnement.
Que la vie au travail puisse contribuer au bonheur, c'est donc un vrai sujet de société sérieux selon moi. Ce qui mérite intérêt aussi en même temps, c'est
en quoi le bonheur impacte la vie au travail. Et c'est bien
cette double relation que je vous propose d'interroger.
J'accueillerai avec plaisir vos réactions à la présente publication.
(1) Je précise que je ne prétend pas que les facteurs de bonheur au travail se limitent à ces 13 facettes, ni qu'elles ont forcément à être organisées comme je le propose ici; c'est le fruit d'un travail d'analyse et de compilation personnelle des construits du bien-être hédoniste, du bien-être eudémonique, du bonheur (par le biais de la psychologie positive -en particulier Tal Ben Shahar, Martin Seligman, Mihaly Csikszentmihalyi et son concept de Flux, Sonja Lyubomirsky, par l'ONU), le bien-être psychologique au travail (Véronique Dagenais-Desmarais-chargée de cours à l’Université de Montréal), la santé mentale (OMS), de la santé mentale au travail (Québec), la santé mentale positive (Canada) et de mes compétences sur le sujet de la Qualité de Vie au Travail
(2) J'écris "potentiellement" dans la mesure où il s'agit de la description de facettes incluant une partie contextuelle favorable dans la vie au travail. Or, en s'inspirant des enseignements de la psychologie positive, le contexte n'est pas la composante la plus importante au bonheur. En fait, elle représente 10%. Ce qui va être déterminant, au delà des aspects génétiques qui pèsent lourd (50%), c'est notre investissement et nos habitudes favorisant le bonheur (40%). Cependant, c'est bien la conjonction du contexte, des gènes, de nos habitudes et de notre investissement qu'il faut prendre en compte.