Depuis 2009,
Psychologies magazine organise la journée de la gentillesse le 13 novembre de chaque année.
Nouvel opus donc demain vendredi 13 novembre 2015.
En 2011, Psychologie magazine lançait dans le cadre de cette journée un
appel à plus de bienveillance au travail.
337 organisations ont signé cet appel depuis son lancement. laqvt.fr et Novéquilibres, deux collectifs auxquels je suis associé ont signé cet appel à son lancement et nous avons à la fois le plaisir et l'action délibérée de concrétiser cette signature dans notre pratique entre nous et avec nos interlocutrices et interlocuteurs.
J'insiste sur le mot "plaisir" car s'il y a bien une chose que je retiens de la pratique de la bienveillance, c'est que cela fluidifie énormément les relations interpersonnelles, rend la vision des autres et de la vie plus positive et favorise les émotions positives.
Je vois la gentillesse à la fois comme une attitude et comme l'addition de petits actes du quotidien dont une partie vont dans le sens du savoir vivre.
Concernant la confiance et de la reconnaissance, j'ai l'habitude de dire que ce sont des sujets qui vont au-delà du monde du travail et qu'il s'agit en réalité de les interroger au niveau sociétal.
Pour la gentillesse, je tiens des propos différents car certaines personnes considèrent que ce sujet n'a pas sa place au travail. En effet, on n'aurait pas le temps, le travail serait un lieu où on se ne ferait pas de cadeau ou tout simplement il y a assimilation du mot "gentil" à "trop gentil". Je note en passant que certaines personnes font le même type de confusion en assimilant la confiance et la confiance aveugle.
L'affirmation de soi et la confiance en soi devrait-elle interdire la gentillesse sous prétexte que certains pourraient en abuser ? En réalité, l'assertivité est un juste équilibre où la gentillesse a toute sa place. On peut être gentil tout en ne se laissant pas marcher sur les pieds.
La gentillesse a bien toute sa place au travail comme dans
toutes les autres sphères de vie. Pour reprendre une idée développée par Matthew Crawford dans "
L'éloge du carburateur" : nous nous sentons bien dans nos sphères de vie quand nous pouvons avoir une "vie intégrée"; une vie où on est authentique dans chacune des sphères. A contrario, les sphères sont "codépendantes" avec une sphère professionnelle où on enfilerait un uniforme dans tous les sens du terme, y compris au niveau émotionnel, en terme d'attitude et de comportements, provoquant ainsi des distorsions préjudiciables à la santé psychologique et sociale (et souvent par voie de conséquence à la santé physique).
Quand on crée de la compétition entre les personnes, entre les services, quand on cultive des pratiques de recherche de coupables à la moindre erreur, quand on favorise la délation dans une organisation, nul doute que la gentillesse ne peut trouver sa place, sauf pour certaines personnes qui irréductiblement ont la capacité de ne pas se laisser contaminer.
En revanche, quand bienveillance, coopération, émotions positives, appréciation, symétrie des attentions et gratitude sont accueillies sont accueillies et favorisés dans l'organisation, la gentillesse peut fleurir et se répandre largement avec des bénéfices collatéraux sur les parties prenantes externes et sur la société toute entière car la gentillesse au travail appelle à la gentillesse dans les autres sphères de vie.