Quand nous sommes engagés dans une activité qui nécessite de la concentration et qu'on la mobilise pleinement, notre cerveau n'a pas trop la place ni le temps de se fixer sur autre chose, en particulier sur des pensées négatives. D'ailleurs, il peut être tellement mobilisé, qu'on peut perdre conscience des signaux de faim, de soif, de température, de luminosité, ...
C'est un état que Mihály Csíkszentmihályi, un des fondateurs de la psychologie positive nomme "flow" ("flux" en français ou expérience optimale).
Quand nous ne sommes pas dans une activité, ou alors engagés partiellement mentalement, nous avons souvent des pensées qui s'enchaînent. Parmi ces pensées, il y a bien évidemment des pensées négatives qui créent tension, stress sur nous et potentiellement aussi sur nos proches par contamination ou du fait de l'impact de nos pensées sur nos émotions puis sur nos comportements.
Nous avons besoin de moments où on peut lâcher prise avec nos pensées. C'est un des objectifs de la méditation en pleine conscience.
Voici ci-dessous un schéma sur la façon dont je vois l'enjeu et l'idée du lâcher prise par rapport aux pensées négatives :
Quand on est dans la confusion, le doute, la rumination notre cerveau à tendance automatiquement à embrayer et à faire défiler des pensées négatives, voire de boucler sur les mêmes pensées.
J'ai choisi la métaphore d'une coupe qui serait retournée (partie convexe dessus). Si vous placez une bille au sommet de cette coupe, invariablement elle va être entraînée vers l'extérieur. J'ai positionné 4 grandes tendances de pensées positives, mais on pourrait certainement en voir d'autres. Les 4 que j'ai retenues ici sont les pensées vers l'avenir, celles vers le passée, celles sur soi et celles sur les autres.
Quand on fait l'effort de vouloir lâcher prise et qu'on n'est pas expérimenté pour le faire, on replace la bille au centre; on veut se débarrasser de ses pensées négatives, mais bien vite, voire bien trop vite, les pensées reviennent, la bille dégringole du haut de la coupe renversée.
La méditation en pleine conscience consiste à se centrer sur l'ici et maintenant. Il ne s'agit pas de chasser les pensées, de s'interdire de les avoir. Il s'agit de se concentrer sur sa respiration, sur le moment présent, et si une pensée traverse l'esprit, on ramène tranquillement son attention au centre. Dans mon esprit, quand on est expérimenté en méditation en pleine conscience, le recentrage est beaucoup plus efficace, un peu comme si la coupe était cette fois ouverte (partie concave dessus). La bille placée sur le bord de la coupe va rejoindre sans effort le centre de la coupe.
Vous allez peut-être me dire : "Et pour les pensées positives ?". On a aussi besoin de lâcher prise par rapport à ses pensées, même quand elles sont positives. En particulier si elles défilent de manière incessantes, par exemple si on est engagé dans un projet excitant. Certaines personnes ont du mal à trouver le sommeil. Ce n'est pas forcément du fait de pensées négatives. Il peut y avoir aussi l'excitation du lendemain ou des jours à venir qui peut venir altérer le sommeil et on a toutes et tous besoin de sommeil. Quand le sommeil est altéré une ou deux nuits par ci par là, ce n'est pas un problème. Par contre, ce n'est pas le cas si cela devient chronique.
Ce qui me permet de dire que les risques à la santé psychique et physique, s'ils sont bien évidemment le plus souvent liés aux pensées et émotions négatives, peuvent aussi se trouver quand les pensées positives créent de la surchauffe parce que le cerveau n'a plus de répit. Et dans ce cas de figure, c'est souvent associé à des situations de sur-engagement, où on ne prend plus (ou moins) attention à son alimentation, à recharger les batteries, à son activité physique. Il y a donc en quelque sorte une conjugaison de facteurs qui accélèrent la dégradation de l'état de santé.
Se ménager des temps pour être ici et maintenant, pour apprécier, pour ressentir de la gratitude, pour l'exprimer. C'est à la fois un ingrédient du bonheur et c'est le bonheur; parce qu'il est là le bonheur.
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