Contrairement à mes habitudes où j'actionne résolument le biais positif, je vais énoncer ici quelques points - sacrément - négatifs. Pourquoi focaliser sur le négatif ? Parce que celles et ceux qui sont accrochés à Facebook, y compris moi jusqu'à peu, et pour les raisons qui leur appartiennent, ont besoin de donner plus de poids aux points négatifs dans leur juste conscience.
En voici quatre majeures, découlant d'aspects positifs :
Facebook, c'est génial, c'est gratuit ... pour peu qu'on ne veuille pas pousser l'audience de ses publications. OK, c'est gratuit, mais la gratuité se paye toujours : par des contenus suggérés dont certains sont des escroqueries. Ca n'a rien de spécifique à Facebook : c'est le cas aussi d'un certain nombre de sites gratuits, comme les sites de petites annonces.
J'ouvre une parenthèse sur la question de la gratuité : autant je suis un promoteur de la gratuité dans le sens "actes gratuits" et altruisme, autant je suis convaincu que la plupart des systèmes gratuits qu'on nous propose ont des contre-parties qui peuvent être lourdes de conséquences sur le portemonnaie et/ou sur le bien-être psychique des consommateurs et sur les conditions de travail des travailleurs qui sont impliqués dans la fourniture des services et produits présentés comme gratuits.
Et je pose la question gratte-poil suivante à propos de Facebook : pourquoi Facebook devrait-il être gratuit ? Je préfèrerais largement un système payant (au juste prix) sans publicité et avec des fonctionnalités qui sont conçues pour ses clients et pas pour d'autres considérations opaques pour générer un CA et des profits comblant le déficit de revenus lié à la gratuité.
Avec Facebook, on a accès à plein d'informations ... sauf qu'il y a tellement d'informations publiées, puis partagées, aimées, que des algorithmes opaques nous délivre qu'une petite partie des messages de nos ami·e·s Facebook. Inversement, en publiant une information, on n'a aucune certitude qu'elle sera relayée aux personnes à qui on voudrait les destiner en première intention. Loin s'en faut. Des chiffres circulent selon lesquels, seuls 10% de nos amis voient nos publications sur leur mur. Donc, en passant, si vous voulez faire passer de manière certaine une information à des personnes de votre connaissance, ce n'est vraiment pas le bon moyen pour le faire.
Facebook pense à notre bien-être psychique et donc limite l'infobésité en nous délivrant qu'une partie des contenus pour que nous soyons pas submergés ... sauf qu'il le fait dans l'opacité et pour nous pousser à deux actions : lire les contenus promus par la publicité et nous pousser à prolonger notre expérience Facebook avec le risque de nous entraîner dans une forme de dépendance. La façon dont Facebook alimente notre mur a donc absolument rien de neutre et ne va pas dans l'intérêt du membre. Bref, nous sommes manipulés et il faut appeler un chat, un chat.
Une autre conséquence grave de cet algorithme est la dynamique "bulle filtrante" : Facebook privilégie les contenus qui vont dans le sens de nos convictions et donc nous sommes poussés à renforcer nos convictions et appauvris en visions différentes de la nôtre. Cet effet "bulle filtrante" a été mis en exergue particulièrement pour expliquer une des raisons de l'élection de Donald Trump.
Evidemment, je n'ai pas découvert tous ces aspects aujourd'hui. J'ai les découvert peu à peu; chaque fois, cela m'amenait à m'interroger. Cela faisait plusieurs mois que je reculais une décision que je qualifie de raisonnable, responsable et positive pour la qualité de vie (au travail).
Et donc, puisque Facebook met tellement peu de grâce à supprimer les contenus des comptes, j'ai décidé de faire de ce peu de grâce un avantage pour moi : je ne supprime pas mes comptes Facebook, en revanche je vais les désactiver dans les jours qui viennent le temps de prévenir les abonnés à mes pages et comptes. Nous avons pris la même décision pour le compte de laqvt.fr avec le comité éditorial de laqvt.fr
Reviendrons-nous sur Facebook ? Je n'imagine pas vraiment que Facebook change radicalement sa politique et sans un changement radical, je ne reviendrai pas sur Facebook malgré tous les avantages indéniables et les impacts que cela a sur la communication de nos contenus et de mes contenus personnels de ce blog. Il s'agit de relativiser une telle décision.
Je suis convaincu que c'est une opportunité de réinterroger sa communication professionnelle et personnelle, sa façon de réaliser sa veille et de manifester son ouverture et sa curiosité.
Désactiver Facebook, ce n'est pas désactiver ses relations, se couper des autres. Il me semble qu'il faut prendre garde à ne pas laisser l'émotionnel prendre les rênes par rapport à une telle décision, sinon le biais de statu quo reste le plus fort.
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Il est possible que si un nombre important de membre de Facebook font de même, les dirigeants (probablement à considérer au singulier) iront au-delà d'un semblant de mea culpa public.
Je témoigne ici de ma décision. Je comprends parfaitement les raisons pour lesquelles on peut continuer à utiliser Facebook, que ce soit au niveau personnel, professionnel ou aussi pour la communication d'actions sociétales.
Pour ma part, je vais explorer des alternatives plus respectueuses de moi et des personnes avec qui j'interagis et je communiquerai le cas échéant ici celles qui me sembleront relever d'une logique responsable, respectueuse, solidaire et attentive aux risques de dépendance.
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