dimanche 25 novembre 2018

Travailler XXX des malades

Cet article m'a été inspiré par mon épouse qui, à la fois comme un bon mot, et à la fois comme un constat récurrent inquiétant, m'a dit : "c'est un comble, les soignants travaillent comme des malades".


Comme des malades


Comment la société, et probablement une partie des professionnels médicaux voient-elles le rôle de ces professionnels ? Réponse : ils travaillent POUR des malades.

Ce qui amène à deux remarques :

1/ la société et les professionnels devraient mettre un poids plus fort sur la santé positive, à savoir ce qui participe à ce qu'on se sente bien physiquement, psychiquement et socialement.
Je me réfère à la définition de la santé par l'OMS qui date de la fin de la deuxième guerre mondiale :

La Santé par l'OMS, un continuum

On peut la représenter sur un continuum schématisé ci-dessus. En simplifiant, on peut considérer que les professionnels de santé et la société sont plus focalisés sur la partie gauche que sur la partie droite. La priorité étant de soigner et de prévenir contre les maladies, accidents, ...
Cependant, notons notamment trois tendances qui s'intéressent à la partie droite :
  • la salutogenèse qui est une approche portant sur les facteurs favorisant la santé (positive) et le bien-être
  • les notions de santé positive et de santé mentale positive
  • la psychologie positive, discipline de la psychologie qui s'intéresse à ce qui contribue au bien-être psychique

Il me faut ajouter une discipline beaucoup plus ancienne qui est inscrite dans une culture qui n'est pas la nôtre : la médecine chinoise.
Donc dans "Travailler POUR des malades", il serait bon d'aller au-delà de l'état de malade.

2/ "Travailler POUR des malades" renvoie à une image des professions médicales où il y a d'une part celui qui sait et qui soigne, le professionnel médical, et d'autre part le malade dans un rôle relativement passif. "Travailler POUR des malades" mériterait d'être reconsidéré en "Travailler AVEC des malades" et pour intégrer ma remarque précédente : "Travailler AVEC des personnes en poursuite de bonne santé".
Le mot AVEC renvoie à deux idées : celle de la coopération et celle d'une attention réciproque où chaque partie prenante s'intéresse à l'autre. Quand il s'agit de soignants, cela évoque l'idée de prendre soin des soignants. J'ouvre une parenthèse sur le AVEC avec un deuxième enjeu : une meilleure coopération entre professionnels de santé de telle manière que certains malades ne soient pas l'objet d'un jeu de patate chaude ou de ping pong entre professionnels. Les approches holistique et coopérative (y compris avec la personne au centre des attentions et son entourage familial)  constituent des enjeux importants du système de santé.

Je reviens maintenant à l'expression "Travailler COMME des malades". Une expression qui a le sens "travailler comme des malades mentaux". J'ai rapidement essayé de trouver l'origine de cette expression, mais j'ai fait chou blanc et j'ai arrêté pour le moment cette recherche.
Par contre, je pense qu'on peut convenir que "Travailler COMME des malades" rend malade. Elle rend malade celles et ceux qui travaillent comme des malades, mais aussi notre société. Ce qui nous amène à l'expression "Travailler A EN DEVENIR des malades".

Dans mon esprit, un des enjeux de notre société est de co-construire les conditions qui pourront nous faire dire "Travailler COMME DES BIEN PORTANTS, et AVEC DES BIEN PORTANTS".
Ce qui remet en cause le modèle actuel où l'homme exploite la planète, quelques hommes exploitent beaucoup d'autres hommes, et où aussi une partie de plus en plus grande d'hommes et de femmes s'auto-exploitent avec l'incitation forte de la société à ce que le plus grand nombre se mette à son compte.


samedi 24 novembre 2018

Soirée "Eclairages Publics" jeudi prochain 29 novembre 2018 : "Peut-on faire l'économie du bonheur ?"

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Je vous annonce l'organisation d'une soirée par la Cabane à projets, centre socioculturel du Créonnais (33) sur le sujet "Peut-on faire l'économie du bonheur ?"
Elle se tiendra dans la salle citoyenne de la Mairie de Créon à 20h jeudi prochain 29 novembre 2018.



En France, nous sommes tellement frileux sur la question du bonheur que je me réjouis quand on peut sur un petit territoire comme celui-ci décider d'aborder ce sujet. J'en suis d'autant plus heureux que, membre de l'équipe d'organisation des soirées Eclairages Publics, ce n'est pas moi qui ai proposé ce sujet. En vérité, ce n'est pas l'envie qui me manquait, mais je n'imaginais pas que cela puisse aboutir.

Merci à Jean-Yves Bouzac qui en a fait la proposition.

Serge Champeau, professeur agrégé de philosophie évoquera le bonheur, mais bien plus largement que sous l'angle de la philosophie, en en faisant clairement un sujet de société, avec ses bons côtés et évidemment aussi avec la récupération mercantile qui existe sous des formes différents.

J'apporterai un éclairage complémentaire sur deux sujets :
  • le bonheur au travail, avec une controverse forte dont j'expliquerai les ressorts,
  • la psychologie positive que certains appellent aussi la science du bonheur.
A l'issue de cette soirée, je mettrai à disposition mon diaporama sur ce présent blog.