Je rappelle que ce "travail" de transition intérieure et intrafamiliale que je vous propose en cette période de confinement répond à deux motivations :
- Une motivation par rapport à l'avenir : préparer et renforcer les bases d'une société de la bienveillance pour l'après confinement
- une motivation immédiate renforcée par les chiffres évoqués par le ministre de l'intérieur sur l'augmentation des violences conjugales : le confinement fait porter des risques sur les femmes, les enfants, les relations et l'ambiance de la cellule familiale. Cultiver la bienveillance et la reconnaissance dans cette période est une action de prévention des tensions et des violences.
Mon invitation est que vous vous donniez du temps pour mettre l'altruisme au cœur de votre journée dans vos écosystèmes (notamment le foyer) et dans vos interactions.
"Acte altruiste" est présenté dans le diaporama suivant selon 4 axes de bienveillance :
- autrui (axe le plus naturel quand on évoque la bienveillance)
- soi-même
- les collectifs et communautés auxquels ont appartient, et ici en particulier le foyer, en période de confinement
- la nature
Ce diaporama au format pdf.
Matthieu Ricard a associé la notion d'altruisme avec celle de bienveillance dans son livre fleuve Plaidoyer pour l'altruisme - La force de la bienveillance. Il y distingue deux dimensions : l'intention et l'action. L'attitude altruiste conjuguant ses deux dimensions vis-à-vis de tout un chacun. En effet, selon sa conception, l'altruisme sélective (réservée à ses proches par exemple) n'est pas de l'altruisme.
Avec les 4 axes de la modélisation de la bienveillance que je croise avec les gestes de reconnaissance de cette série, l'altruisme balaye effectivement l'humanité tout entière, le proche et l'inconnu, l'humain et l'autre qu'humain.
A l'instar du geste précédent ("Je porte attention à toi"), l'acte altruiste est un geste implicite de reconnaissance dans la mesure où il envoie de fait un signal à la personne bénéficiaire de l'acte qu'elle existe et qu'elle est "digne" de cet acte. Cela suppose que l'acte ne soit ni ostentatoire ni associé à une posture de condescendance.
Je promeus l'idée d'une forme de don que j'appelle le don 3D (cf schéma au début de ce présent article) : il consiste à considérer que chacun·e est à la fois acteur altruiste et bénéficiaire d'actes altruistes. Il ne s'agit pas de demander de la réciprocité stricte (donnant-donnant). Il ne s'agit pas non plus du don/contre-don qui impliquerait un contre-don différé (on peut appeler cela aussi retour différé d'ascenseur). Par contre, la gratitude étant un des carburants de ce modèle, le strict minimum de réciprocité est le geste de gratitude que le bénéficiaire peut/doit retourner à l'acteur altruiste sans pour autant que cette "contrepartie" soit exigible. Il est important que le bénéficiaire prenne conscience de l'acte et du "coût" pour l'acteur altruiste de façon à pouvoir évaluer au moins grosso modo l'amplitude de l'acte. Cela permet ainsi au bénéficiaire de freiner l'acteur altruiste s'il considère que le coût est trop élevé, notamment s'il remet en cause l'équilibre de vie du donateur ou de l'aidant.
Dans un tel modèle, la réciprocité se joue de manière ouverte : X aide Y et à un autre moment X est aidé par Z. X, Y et Z contribuant à ce réseau altruiste. Comme expliqué dans l'article Le don 3D pour contribuer à la QVT et la performance, les RERS (Réseaux d'Echanges Réciproques de Savoirs) illustrent la réciprocité ouverte selon une approche altruiste.
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