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Voici le 7ème épisode de mes chroniques sur la bienveillance inspirées de l'actualité dans le cadre de mon travail de modélisation d'une Société de la Bienveillance.
Il est inspiré de ma lecture de l'article La bienveillance au cœur de l’enseignement de Pascale Vézina-Gagnon sur le site d'actualité de l'Université de Montréal.
Pascale Vézina-Gagnon, qui est à la fois doctorante en psychologie clinique et chargée de cours depuis quatre ans au Département de psychologie de l'Université de Montréal, a reçu un beau signe de reconnaissance : le Prix d’excellence en enseignement aux doctorants et stagiaires postdoctoraux chargés de cours.
L'article qui lui est consacré donne quelques explications sur ce qui a motivé cette reconnaissance. Mon dernier article Conjuguer le verbe "Prendre soin" - Chronique sur la Bienveillance - Episode 6 a un double point commun avec cette présente chronique : le sujet touche aussi le fait de prendre soin de soi et nous restons au Québec. Et ce n'était pas un choix prémédité de ma part.
Dans la précédente chronique, je faisais référence à une invitation de Sara Marie-Jo Bastien (directrice générale de la Table de concertation jeunesse Bordeaux-Cartierville) aux professionnels du secteur à prendre soin d'eux.
Ici, nous escaladons en quelque sorte une marche supplémentaire : on apprend à des professionnels de la santé psychologique à prendre soin d'eux-mêmes. Pascale Vézina-Gagnon le fait selon un principe que je tiens à souligner et qui m'avais marqué quand j'ai eu la chance de participer à une formation de Claire Héber-Suffrin la cofondatrice des Réseaux d'Echanges Réciproques de Savoirs ; ce principe étant : "on apprend de ce qu'on vit".
Selon Otto Scharmer, fondateur de la Théorie U, quand on s’observe de l’extérieur, qu’on soit un individu ou une organisation ou une société, on a fait un grand pas vers le changement. C'est 50% du chemin. Il indique dans ses écrits que ces travaux ont été inspirés notamment par la citation suivante : "Le succès d'une intervention dépend des conditions intérieures de l'intervenant." de Bill O'Brien ex PDG d'Hanover Insurance. Prendre soin de soi, écouter ses propres émotions, ses propres aspirations, son corps est donc doublement bénéfique ; c'est bon pour sa propre santé et cela procure de l'efficacité à ses actions (c'est donc gagnant aussi pour le bénéficiaire de l'action). En quelque sorte, je résume par "Quand je prends soin de moi, je me fais du bien et je me donne les moyens de prendre soin de toi efficacement". Il est grand temps de mettre fin à une fausse croyance selon laquelle les métiers du soin et de la relation d'aide devraient se faire de manière déconnecté de ses propres émotions, voire dans l'oubli de soi. Prendre soin de soi tout en prenant soin des autres n'est pas du tout incompatible et ne relève pas de l'égoïsme. Il s'agit d'une bienveillance équilibrée et ... quelque part ... de bon sens, dans une approche gagnant-gagnant.
Et c'est une excellente nouvelle de voir qu'un tel principe fait l'objet d'un apprentissage guidé par une enseignante. Une nouvelle qui m'a apporté de la joie et de l'espoir dans la mesure où cette bienveillance au cœur de l'enseignement a été reconnue par l'institution à laquelle appartient l'enseignante.
Le qualificatif "visionnaire" a été utilisé pour motiver ce geste de reconnaissance. Et j'aimerais qu'un tel apprentissage puisse être répliqué largement dans l'enseignement des métiers de la santé, et plus globalement dans tous les métiers où le professionnel est en relation avec un bénéficiaire, usager, client, ...
Un apprentissage de la bienveillance qui mérite d'être démarré dès le plus jeune âge dans toutes les sphères de vie des enfants (notamment la famille et l'école). Un apprentissage à l'échelle mondiale car il faut avoir cette ambition-là en perspective du cheminement vers une société mondiale de la bienveillance. Une telle société qui sera apte à faire face aux énormes problèmes actuels et à venir (notamment l'emballement climatique, l'appauvrissement de la planète, les pandémies, la perte de sens, la pauvreté, la sous-alimentation, la sur-alimentation, les addictions de tous type, la violence sous toutes ses formes, les inégalités de tous types, ...) dont les causes sont pour la plupart à mettre sur le compte soit de l'absence de bienveillance soit de la malveillance des êtres humains envers la nature et mutuellement entre eux.
Prendre soin de soi pour mieux prendre soin d'autrui : une responsabilité individuelle ?
Enseigner la bienveillance à soi-même est essentiel comme je l'ai exprimé précédemment. Mais attention, une société de la bienveillance ne peut se résumer à inviter les personnes en activité à prendre soin d'elle-même. Cela pourrait être même contre-productif voire manipulateur que de renvoyer à la seule responsabilité individuelle. Comme je l'ai décrit dans l'épisode précédent Conjuguer le verbe "Prendre soin" - Chronique sur la Bienveillance - Episode 6 , il s'agit de coupler la responsabilité individuelle et la responsabilité de l'Etat et des institutions d'enseignement avec celle des collectifs de travail. Collectifs qui se doivent de considérer la bienveillance envers les individus contribuant aux collectifs dans leur rôle de préservation de la santé et de Qualité de Vie au Travail.
Bonjour Olivier, je suis abonné à votre blog très intéressant. j'ai été pas mal surpris de voir mon image sur la ressource partagée sincèrement (le ying-ynag) dans votre billet. Où l'avez vous péchée sur le web ? ça ne me dérange pas car c'est du CC BY SA ;-) cela dit je pense que dès lors il serait cohérent que vos billets soient aussi sous cette licence. Ceci serait-il envisageable pour vous ? En tout cas leur contenu mérite d'être diffusé ;-)
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