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Il est inspiré d'une actualité mondiale qui pourrait changer la donne pour la planète : l'élection du duo Biden - Harris. Je le dis tout de go : comme beaucoup de personnes sur la planète j'imagine, j'ai ressenti à la fois du soulagement et de l'espoir à l'annonce de cette élection. Jusqu'au jour du vote, mon attente était principalement de l'ordre du soulagement : voir cette incroyable et destructrice parenthèse Trump se refermer. Et puis, j'ai suivi mot après mot les propos tenus par Joe Biden devant les caméras et les micros depuis la fermeture des urnes jusqu'aux discours des deux élus hier soir le 7 novembre 2020. J'avoue avoir été principalement intéressé dans ces élections par l'idée que Trump puisse être battu plutôt que par le programme et les personnalités de Joe Biden et Kamala Harris. Je me faisais simplement la réflexion, voire le jugement, qu'il était dommage que les démocrates ne choisissent pas un candidat plus jeune.
J'ai été impressionné par la forme et le fond des propos tenus par Joe Biden dans la période d'attente des résultats et par les deux discours hier (vidéo et texte des discours). J'ai vu dans ces deux discours de quoi croiser avec ma modélisation d'une société de la bienveillance. Alors bien-sûr, il s'agit des Etats-Unis, mot qui a été prononcé 36 fois sur la totalité des deux discours. Il a été peu question de l'international et de la planète, mais le peu qui a été dit laisse présager qu'un point central de ma modélisation de la bienveillance sera activé : la coopération. Voici deux extraits qui vont dans ce sens :
Joe Biden : "Mesdames et messieurs, jamais par le passé nous avons échoué lorsque nous travaillons ensemble." pour inscrire la coopération dans une trajectoire qui ne démarre pas demain mais qui a été active dans le passé, et nous français pouvons nous en souvenir, notamment par rapport à la 2ème guerre mondiale.
Joe Biden : "Nous pouvons travailler ensemble, c’est un choix que nous pouvons faire et nous pouvons décider de ne pas coopérer ou de coopérer. C’est un choix. Et je pense que ça fait partie du mandat qui nous a été confié par les américains. Les américains souhaitent que nous travaillions ensemble. Et c’est ce que je vais faire, le choix que je vais faire. Et j’en appelle au congrès, aux démocrates, aux républicains à faire ce choix, le même choix que moi". Cet extrait est très important car il exprime clairement que la coopération est un choix dont il s'agit d'être conscient, qu'il faut le manifester et qu'il faut inviter les autres parties prenantes à coopérer. Bien entendu, chaque partie prenante est décisionnaire de coopérer ou non, mais c'est déjà un grand pas que de tendre la perche. Un autre point essentiel qui m'apparaît est l'alignement entre son choix personnel (et du duo Biden - Harris) et le mandat qu'il considère avoir reçu de ses électeurs. Une aspiration partagée, un élan partagé qui pourrait rallier d'autres parties prenantes dans un environnement désuni. L'avenir dira à quel point cette perche sera saisie et en quoi une approche gagnant-gagnant pourra être utilisée. Une approche gagnant-gagnant en interne, mais aussi en externe avec la perspective du retour des USA à la fois dans l'accord de Paris et à l'OMS.
Dans le discours de Kamala Harris apparaît une notion évoquée par Sébastien Bohler dans son livre "Où est le sens ?" : le sacrifice, et qui a fait l'objet de mon article récent Question de sacrifices - Chronique sur la Bienveillance - Episode 5 :
"Protéger notre démocratie, cela nécessite de se battre, de faire des sacrifices. Mais c’est quelque chose que l’on fait avec joie, et on voit également un progrès. Pourquoi ? Et bien parce que nous, le peuple, avons le pouvoir de bâtir un plus bel avenir." Vous pouvez remplacer la partie "notre démocratie" par "nos démocraties et notre planète", et cela constituerait une belle formulation de l'enjeu auquel nous pourrions nous rallier, nous les humains sur cette planète. Avec un aspect qui me semble là-aussi essentiel : le fait de combiner "sacrifice" et "joie". Nous aurons besoin d'abandonner des habitudes, des besoins secondaires, peut-être aussi des choses auxquelles nous tenons mais dont l'avenir exige de nous de les faire lâcher. Le faire ensemble, dans la joie et dans un consentement libre et conscient nous facilitera grandement les choses. Un autre aspect important que j'ai traité dans ma modélisation est le principe de progrès : notre bien-être psychique est nourri des progrès que nous faisons et de toutes les formes de soutien pour accompagner nos progrès (à condition qu'il ne soit pas question d'une spirale conduisant au perfectionnisme ou/et au toujours plus).
Je continue avec Kamala Harris qui a égrené des mots-clés de bienveillance qui ont fortement résonné avec ma modélisation et mes aspirations :
"... nous avons également observé du courage, votre courage, votre résilience, et la générosité de votre esprit. Pendant 4 ans, vous avez défilé pour promouvoir l’égalité, la justice, pour nos vies, pour notre planète. Et ensuite, vous avez voté. Et vous avez envoyé un message clair : vous avez choisi l’espoir, l’unité, la décence, la science, et oui … la vérité.". Je reprends quelques mots-clés pour en tirer la substance de bienveillance :
- courage et détermination ; tels sont les ingrédients qui nous seront nécessaires pour cheminer vers une société de la bienveillance
- générosité de l'esprit, ouverture de l'esprit, écoute, empathie sont autant de conditions pour connaître autrui, ses conditions de vie, ses perceptions et ses aspirations. Otto Scharmer, concepteur de la Théorie U évoque deux leviers à la transition que nous retrouvons en quelque sort ici : "Esprit ouvert" et "Cœur ouvert"
- la référence à la science renvoie à la connaissance et à la lucidité qui nous sont nécessaires pour avoir une conscience juste des enjeux environnementaux, sociaux, démocratiques, sanitaires, ...
- la vérité pour ne pas rester figé dans la déni, pour ne pas se raconter des histoires, pour ne pas raconter des histoires. Il s'agit aussi de loyauté.
- l'espoir est très important pour ne pas rester éventuellement dans le sentiment de peur qui peut soit paralyser, soit faire basculer dans la violence face aux dangers qui risquent de se multiplier à la fois du fait de l'emballement climatique, des pandémies, des impacts sociaux, ...
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