Cette publication constitue un résumé de l'article Soyons pressés de bien donner ! - Chronique sur la Bienveillance - Episode 26
Je pars de mon expérience professionnelle dans le secteur privé. J'y ai constaté que l'efficacité des organisations et le bien vivre ensemble dépendent pour beaucoup d'actes altruistes de formes diverses.
Des actes altruistes qui arrangent bien mais qui ne sont ni pensés, ni reconnus, ni valorisés, ni cultivés par le collectif. Et dès lors, quand une personne est en tension du fait de ses actions altruistes, on la renvoie à sa responsabilité individuelle d'en faire trop ou de faire ce qu'on ne lui a pas demandé de faire. Elle est invitée à arrêter, sauf que bien souvent on continue à solliciter la personne pour ses actions altruistes bien utiles. Et si elle s'arrête vraiment, il se trouve souvent une autre personne (souvent une nouvelle entrante) pour prendre le relais.
Les actes altruistes sont donc instrumentalisés d'une certaine manière dans le secteur privé dans une indifférence envers les personnes concernées dont certaines finissent par un épuisement professionnel (burnout).
On pourrait croire que cette instrumentalisation et ce déficit de culture du don dans le secteur privé est une des caractéristiques d'une économie libérale. Or, ma conviction est que les actes altruistes et la bienveillance envers les personnes qui donnent d'elles-mêmes n'est pas plus pensée et cultivée dans le secteur public et dans le secteur de l'Economie Sociale et Solidaire (ESS). Et je pose le même constat pour ce que j'en ai vu des écosystèmes de production de communs et des mouvements de transitionS.
Cela me fait mal au cœur de constater que des écosystèmes faisant bienveillance envers des populations, des autres qu'humains, pour la planète ne sont pas capables d'être tout autant bienveillants pour les personnes qui portent ces actions. Je refuse cette forme de fatalité qui fait voir le renouvellement perpétuel dans ces écosystèmes comme une preuve de vitalité (renouvellement entendu comme des personnes qui contribuent jusqu'à l'épuisement remplacées par d'autres personnes qui finissent dans le même état, etc).
Si bien entendu toute personne qui se surengage dans des actes altruistes a sa propre responsabilité, notre société ne doit pas s'arrêter à cette seule responsabilité : il y a aussi une responsabilité interpersonnelle et la responsabilité collective de bienveillance. Il s'agit donc d'une articulation entre ces trois niveaux de responsabilité à faire jouer.
Mon article invite les lectrices et lecteurs autour de ces différents niveaux de responsabilité pour que les écosystèmes dans lesquels nous vivons se saisissent des enjeux de juste engagement, de qualité de vie (au travail) et de reconnaissance. C'est urgent de le faire car face à l'urgence climatique, le sentiment d'urgence nous fera prendre le risque du manque de réflexivité et de reproduire indéfiniment ces sacrifices de l'altruisme ; et donc des écosystèmes manquant singulièrement de bienveillance.
Au contraire je promeus une vision de la Bienveillance et une Société et des Territoires de la Bienveillance qui portent attention et prennent soin des individus, et notamment celles et ceux qui donnent d'elles-mêmes pour les autres, pour les projets.
Et je restitue maintenant la fin de mon article avec les différents niveaux d'invitation.
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