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- La responsabilité de bienveillance la plus commune dans une relation est de porter attention et prendre soin de l'autre.
- La deuxième, à laquelle les personnes les plus investies dans la bienveillance à autrui sont quelques fois invitées (souvent à la mode "t'as qu'à"), est d'être bienveillant envers soi-même. Cette responsabilité est essentielle car toute personne qui s'oublie dans une relation fait peser un risque d'épuisement sur la relation et la qualité de la bienveillance envers l'autre. Par ailleurs, elle peut révéler une relation déséquilibrée gagnant-perdant, voire perdant-perdant. C'est le cas en particulier par exemple des parents qui confondent faire du bien à leurs enfants et leur faire plaisir (cf ma chronique Attention, plaisir - Le dessous des cartes : tu vas halluciner !)
- Et puis, il y en a une que j'entends assez peu souvent évoquée en tant que telle autour de moi, c'est la bienveillance envers la relation elle-même.
- toi,
- moi,
- notre relation.
- Ma mère et moi (individu - individu)
- Une société cliente et un de ses fournisseurs (collectif - collectif)
- Moi et l'entreprise qui me salarie (individu - collectif)
- Une administration avec une administrée (collectif - individu)
- si l'autre partie dans la relation doit être bienveillant avec lui-même, il me faut accepter qu'il peut prendre le temps et l'énergie de prendre soin de lui ; il me faut le reconnaître dans sa bienveillance à lui-même et le valoriser pour cela. Inversement, s'il ne semble pas assumer cette responsabilité envers lui-même, je peux l'y inviter, le stimuler, l'aider, ...
- si l'autre partie dans la relation doit être bienveillant avec moi, il me faut accepter ses gestes de bienveillance (notamment la gratitude, et vous avez forcément croisé autour de vous dans votre vie des personnes qui ont du mal à recevoir des compliments et/ou des cadeaux) ; il me faut le reconnaître (gratitude) et le valoriser pour cela. Cela renforce la relation et donne du carburant à la bienveillance. Inversement, si je sens que l'autre partie ne fait pas (suffisamment) sa part envers moi, je vais l'inviter à être plus bienveillant avec moi. Je peux utiliser notamment la Communication Non Violente (CNV) pour baser ma demande sur des faits, mes ressentis, mes besoins. Je vais utiliser mes capacités d'affirmation de soi bienveillante (que certains appellent Assertivité). Et peut-être faudra-t-il que je me pose des questions sur ma façon d'être bienveillant avec lui ; il est possible qu'elle ne laisse pas la place à l'autre partie pour manifester sa bienveillance envers moi.
- si l'autre partie dans la relation doit porter attention et soin à la relation, il me faut accepter ses contributions, les reconnaître et les valoriser. Il contribue comme moi à la force de la relation, et je peux l'encourager à persévérer, notamment face aux risques de lassitude. Inversement, si je sens que je suis seul à cultiver la relation, je peux interpeler l'autre partie pour qu'il fasse sa part. Là aussi, je peux m'interroger pour voir si ma façon de cultiver la relation ne dissuaderait pas l'autre de faire sa part (par exemple si je prends systématiquement les devants dans une fuite en avant).
La bienveillance est un cheminement exigeant et responsabilisant pour nous individus, collectifs et communautés à toutes les strates de la société jusqu'à l'échelle planétaire.
Une bienveillance qui porte attention et soin tout à la fois à nous-même dans notre singularité, à tous nos écosystèmes d'appartenance, et à autrui qu'il soit humain ou autre qu'humain. En cela, elle répond aux principaux enjeux et défis de notre société d’aujourd’hui et de demain.
Une réponse aux déséquilibres et aux destructions causés par les actes malveillants et par l'absence d'actes bienveillants.
Une bienveillance qui nous guide dans nos façons d'observer, de penser, de ressentir, de nous exprimer, de prendre des décisions, de conduire nos actions et de réagir face aux tensions et aux difficultés. Des actions pour tantôt faire du bien, éviter de faire du mal, ou signaler, faire face et réparer le mal.
Un cheminement qui transcende notre humanité et nous (re)connecte étroitement à nos aspirations les plus profondes, à nos émotions, à tout ce qui nous est cher et à nos capacités de confiance, de curiosité, d'appréciation, d'inspiration, d'émerveillement et de gratitude. Une (re)connexion à notre nature et à la nature dont nous faisons partie intégrante. Un cheminement basé sur la relation.
Un cheminement singulier qui fait appel à une culture individuelle et collective de l'intériorité, de l'acceptation et valorisation de la différence, de l'humilité et d'une coopération ouverte dans une approche gagnant-gagnant.
Donnons-nous du temps POUR une telle bienveillance.
Redonnons-nous du temps PAR une telle bienveillance.
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