En ce jeudi 20 mars 2025, journée internationale du bonheur (instituée par l'ONU en 2012, et dont la première édition a eu lieu le 20 mars 2013), voici ma publication du jour explorant les liens entre le bonheur, la bienveillance et les relations sociales dans l'édition 2025 du rapport mondial du bonheur publié par l'ONU.
Voici quelques enseignements qui ressortent du rapport 2025 :
Bienveillance et bonheur
- La bienveillance, c'est gagnant-gagnant, aussi bien pour celui qui la reçoit que celui qui la donne. Pour celui qui la donne, l'effet sur le bonheur sera d'autant plus important que l'intention première sera le bien-être de l'autre plutôt que son propre bien-être (qui peut légitimement constituer une motivation secondaire)
- Les individus ont tendance à sous-estimer la bienveillance d'autrui. Des expériences ont montré que lorsque des chercheurs ont déposé volontairement des portefeuilles dans la rue, la proportion de portefeuilles rendus était bien supérieure à ce que la population imagine.
- Or, la bienveillance, qu'elle soit attendue ou réelle, influence positivement le bonheur individuel, tout en réduisant les inégalités de bien-être. Donc un des enjeux importants, outre la culture de la bienveillance, est une meilleure conscientisation de la bienveillance d'autrui : puisque nous sous-estimons la bienveillance d'autrui, notre bien-être peut être amélioré en étant informés de sa véritable bienveillance.
- La bienveillance a augmenté pendant la COVID-19 dans le monde entier, notamment par l'entraide. Le niveau a à peine baissée depuis (principalement depuis 2023) mais reste supérieur d'environ 10 % au niveau d'avant pandémie
Partage des repas en famille
- Partager ses repas en famille influence positivement les liens sociaux et le bien-être subjectif (plus d'affects positifs et moins d'affects négatifs). Un facteur considéré comme comparable au revenu et à l'emploi.
- La tendance à manger seul augmente, surtout chez les jeunes, avec des conséquences négatives sur le bien-être et les liens sociaux. Tendance particulièrement étudiée aux USA.
Le nombre de personnes dans le foyer
- Les ménages de taille moyenne et les familles avec deux enfants affichent les niveaux de bonheur les plus élevés. La solitude et les ménages surpeuplés (probablement pour des raisons matérielles) sont associés à un bonheur moindre. Autrement dit, le bonheur augmente avec la taille du ménage jusqu'à quatre personnes, puis diminue au-delà (statistiquement bien sûr !)
- Les politiques publiques doivent prendre en compte l'impact des décisions économiques sur les relations familiales.
La connexion aux autres des jeunes adultes
“Une joie partagée est une double joie, un chagrin partagé est un demi-chagrin.” Jacques Deval, Dramaturge et scénariste français- La déconnexion sociale est en hausse chez les jeunes, avec des conséquences durables sur leur bien-être. 19 % des jeunes adultes dans le monde déclarent ne pouvoir compter sur aucun soutien social (+ 39 % par rapport à 2006).
- De nombreux jeunes adultes sous-estiment l’empathie de leurs pairs et ont des croyances erronées sur les autres. Ils sous-estiment aussi leurs propres émotions et les bénéfices qu'ils pourraient obtenir d'interactions sociales. Conséquence négative : ça les conduit à éviter les liens avec ces pairs (aversion au risque social) et à manquer des occasions de nouer des relations de proximité. D'où le risque d'isolement et d'impact négatif sur le bien-être psychologique et et la formation d'un cercle vicieux.
- Les interventions visant à renforcer l'empathie des jeunes adultes peuvent améliorer durablement les liens sociaux et la confiance envers autrui. Pour les étudiants, nouer des amitiés dès les premières semaines d’études peut accroître les chances d’épanouissement et réduire le risque de développer des symptômes dépressifs au cours des années suivantes.
Le soutien à autrui
- Les comportements prosociaux réduisent les décès par désespoir.
- Malgré des progrès dans certains pays, les décès par désespoir restent élevés, surtout chez les hommes et les personnes âgées. Ces décès proviennent aux 3/4 par suicide, et pour le reste par consommation d'alcool ou de drogues. Ils touchent 4 fois plus les hommes que les femmes, et deux fois plus les 60 ans et plus.
Impact du déficit de bonheur et de la confiance sur l'orientation politique des individus
- Il a été étudié le rôle de la confiance envers autrui et du bonheur dans la montée du populisme. Le déclin du bonheur et de la confiance sociale contribue à la polarisation politique.
- Les personnes malheureuses se tournent vers les extrêmes, et dans ce cas, la confiance influence leur orientation politique : vers l'extrême droite pour les moins confiants, et vers l'extrême gauche pour les plus confiants.
Je rentre dans plus de détails sur les enseignements en matière de bienveillance dans l'article La bienveillance dans le rapport sur le bonheur 2025 de l'ONU que je publie sur mon blog dédié à la bienveillance autourdelabienveillance.fr
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