Nous avons toutes et tous besoin de reconnaissance, et ça commence dès la naissance par la présence bienveillante et réconfortante de celle qui nous a porté pendant 9 mois. En réalité, elle était déjà dans une dynamique de reconnaissance avant la naissance : elle a fait particulièrement attention à son hygiène de vie, à son rythme de vie, elle nous a parlé, elle a réfléchi à la façon de nous enfanter, elle a préparé notre arrivée dans le nid douillet, ...
Une reconnaissance inconditionnelle qui nous dit "tu existes, tu m'es précieuse ou précieux, tu es la chair de ma chair". Une reconnaissance inconditionnelle partagée dans le meilleur des cas par les deux personnes qui ont eu le projet de notre naissance et qui peut s'étendre plus ou moins à d'autres personnes, d'autres sphères.
Pas besoin en revanche d'être reconnu de tout le monde, car un tel besoin ne peut que conduire à de la frustration et de l'amertume. La soif de reconnaissance ne peut jamais être étanchée et forme un cercle vicieux : plus on gesticule pour en recevoir, moins le retour est à la hauteur de la gesticulation.
Et il y a aussi la reconnaissance relative à nos actes, à l'énergie déployée et aux résultats. C'est une forme de carburant qui vient de l'extérieur.
Une autre reconnaissance fondamentale assied notre bien être : le fait de se reconnaître soi-même dans ce qu'on fait parce que nous sommes déterminés à nous relier à nos aspirations les plus profondes et que nous pouvons les satisfaire à travers nos pensées et nos actes, et la résonance entre les deux.
Un carburant que nous générons nous-mêmes. Plus nous vivons cette auto reconnaissance, moins nous attendons, voire cherchons, la reconnaissance d'autrui ou de communautés. Moins celle des autres peut arriver à dicter nos actes, y compris dans des directions qui nous font nous contorsionner jusqu'à en perdre notre boussole.
Toute cette reconnaissance, c'est celle que nous recevons, que nous attendons. C'est celle dont on parle le plus.
Il y en a une autre qui nous fait du bien et dont on parle beaucoup moins : la reconnaissance que nous donnons, et notamment l'expression de notre gratitude, car la gratitude est une émotion positive. Je renvoie à ma modélisation de la gratitude.
Conclusion de ces quelques mots : donner de la reconnaissance et agir en se reliant à nos aspirations les plus profondes me semblent les meilleurs façons d'aborder la reconnaissance dans nos vies, tout en sachant aussi inviter si nécessaire à une forme de réciprocité non comptable.